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Fin septembre, Franck et moi avons fait une randonnée dans le sud ouest de l'île, que nous ne connaissions pas encore très bien.
A Mamoudzou, nous avons pris en co-voiturage une jeune femme grâce à qui nous avons trouvé notre chemin ( nous étions partis bien plus loin au départ).
Le lieu de rendez-vous était fixé au stade de foot de Dapani, village dans lequel nous n'étions jamais allés.
Là-bas, c'est un gros groupe de randonneurs qui était prêt à partir pour cette rando de 12 kms, 5 heures de marche, dénivelé de 550 mètres.
Départ à 9 h 15 ; nous commençons par une rando ''boueuse ''dans les marécages de la mangrove. Le soleil tape déjà très fort...
Puis nous atteignons une zone plus boisée, où nous pensons trouver un peu de repos ; mais non, c'est là que commence le dénivelé : nous grimpons, grimpons encore...Et nous atteignons les hauteurs où le spectacle est superbe par cette journée ensoleillée.
Il faut beaucoup s'hydrater car tout le monde a très très chaud.
Plus tard, c'est un autre spectacle qui s'offre à nous : les padzas, zones désertiques,où la végétation ne pousse plus en raison de la déforestation et de la tradition du brulis ( on fait brûler les parcelles). Là, la terre est rouge, ocre, jaune, dans de jolis dégradés. cela donne l'impression de ''crapahuter '' au milieu du désert :
Puis de nouveau, nous rejoignons une forêt sèche, certes très chaude, mais qui nous permet d'être plus à l'ombre. On y observe de magnifiques spécimens de baobabs, des jaquiers, des arbres à pain...
De petits oiseaux discrets, car bien cachés, agrémentent notre promenade de leurs chants joyeux.
Nos pas se font moins sûrs, la fatigue gagne la troupe ; et c'est une descente qui commence...
Mais qui dit descente, dit chemin vers la plage...
Certains disent qu'ils sentent la mer...Est-ce une sorte de mirage ?
Non, elle est bien là, qui nous attend, magnifique, offrant son eau tiède pour rafraîchir les pauvres marcheurs en sueur .
Après une bonne baignade bien méritée ( avec Franck nous pousserons même le vice en allant au tombant en palmes, masques, tubas : tombant magnifique, clarté exceptionnelle), toute la troupe se réunit autour d'un grand tapis, où chacun dépose des mets préparés avec amour à la maison : succession de cakes, quiches, pizzas, pour faire honneur au planteur encore frais, saucisson, chips, gateaux au chocolat, petits muffins...
De quoi rassasier le groupe, et permettre à tout ce petit monde de faire connaissance, puis de bavarder autour d'un café ( nous avons rencontré un couple très sympa avec leurs 2 enfants ); la sieste réparatrice fut brève...
Il est déjà temps de renfiler les chaussures de rando ( ce qu'on était bien, pieds nus dans le sable ! ).
Retour par la plage de Charifou, couverte de galets noirs et glissants, où la marche devient difficile car il faut se concentrer pour savoir où poser les pieds.
Il faut être de retour avant que la mer ne soit trop haute, car elle recouvre entièrement la plage à certains endroits.
Nous rejoignons donc la plage de départ, la boucle est bouclée, les marcheurs sont fatigués, mais ravis de cette belle journée sportive et conviviale.
A refaire sans aucun doute.
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Notre petite vie bien tranquille a quelque peu été perturbée il y a 2 semaines de cela...
En effet, c'est un banal match de foot qui a été le déclencheur d'une série de violences urbaines, comme on peut en voir dans les banlieues en métropole.
Durant un match de foot entre Kawéni et Majicavo Koropa, l'arbitre aurait sanctionné une faute d' un carton jaune alors qu'un carton rouge était attendu : les spectateurs ont alors déclaré que le joueur allait ''le payer''...
A la fin du match, c'est une bagarre générale d'une rare violence qui a éclaté, à coups de barres et de tchombos ( couteau utilisé par les agriculteurs mahorais).
La nuit qui a suivi a vu se déclarer de nombreux faits de violence dans les 2 villages : voitures caillassées, bangas ( maisons de tôles) brûlés, poubelles détruites puis brûlées, barrages sur la route principale, affrontements avec la police...
Dès le dimanche soir, un hélicoptère de la gendarmerie survolait notre quartier ( le mzungu land = pays des blancs).
Le lundi matin, lorsque Franck m'a emmenée à mon école ( à Majicavo ) aucun enfant, aucun collégien, aucun bus scolaire...Village mort, qui se préparait aux affrontements pour se ''venger''.
Mon inspecteur nous a demandé de rester dans l'école....Où nous étions au milieu des 2 camps...Grand moment de stress !
Du côté du collège de Lucas ( à Kawéni= camp adverse), collège fermé par sécurité et peur des représailles.
Dans la nuit, les affrontements se sont poursuivis, la police n'avait pas un effectif suffisant...
Encore plusieurs bangas brûlés.
Mardi matin, ordre de se rendre à l'école malgré tout...Très stressant, Franck me conduit jusqu'à la grille.
A 10 h nous levons le camp, aucun enfant, des appels au rassemblement à la mosquée, la gendarmerie n'a personne pour venir nous encadrer...
Lucas doit également partir du collège avant la fin des cours.
Enfin, mardi soir, grâce à l'intervention des maires des 2 communes, et SURTOUT à celle d'un cadi ( homme religieux musulman) qui a lancé un appel à la paix, un pacte de ''sortie de conflit '' est signé entre les 2 villages.
Mercredi, retour relatif à la normale, les enfants de ma classe sont un peu choqués par tout ce qu'ils ont vécu et vu, mais ils ont envie de tourner la page.
Jeudi, journée NORMALE.
Cette histoire de carton rouge était sûrement un prétexte pour se battre, évacuer ''la rage'' comme le disaient certains jeunes de Kawéni, touchés par le chômage comme nulle part ailleurs.
Comme me disait une collègue, un chanteur local évoque le fait que : '' Quand les lions ont faim, ils partent chasser''...
Souhaitons que des solutions durables soient apportées à la détresse de la jeunesse mahoraise...
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Comment vont les enfants ?
Et bien après avoir fait du cheval, de la rando et un parcours aventure à la Réunion, ils ont récemment découvert le buggy et le quad durant un week-end organisé par le crédit agricole.
Lucas a d'abord testé le buggy
Où est-il ? derrière les hautes herbes car il a fait plusieurs sorties de piste....
Il a ensuite préféré en faire avec Galeb, un collègue de Franck
Et là, ils ont bien rigolé
Puis quelques petits tours de quad
Laura a aussi fait du buggy avec Franck, mais c'est le quad qu'elle a le plus apprécié :
Quant à mon 3ème enfant ( franck), pendant ce temps là, il apprenait les danses locales avec ses collègues masculins ( oh chaleur...!!!)
Un autre week-end, Lucas a eu l'opportunité de faire un petit match amical sur la plage ( beach foot) avec la sélection féminine de foot de l'île Maurice. Moment de partage plutôt sympa :
Autre week-end sympa, sur la plage de N'Gouja, façon Koh Lanta.
On installe un petit camp, au pied d'un immense baobab, et on joue aux aventuriers tout la journée...
Voilà de quoi rassurer tout le monde : les enfants vont très bien.
Cependant, ils ont parfois la nostalgie du pays...Mais l'année scolaire va passer très vite, j'en suis sûre.
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La pré-rentrée des enseignants avait lieu le lundi 25 août.
Attribution des niveaux ( non, ce n'était pas fait en juin...), attribution des classes, distribution des listes d'élèves ( manuscrites, parfois difficiles à déchiffrer).
Cette année, j'ai insisté pour ne pas subir la ''rotation'', c'est-à dire le fait de partager ma classe et d'avoir cours soit le matin, soit l'après-midi, en fonction des périodes.
Les 4 classes de CP sont donc du matin, sans rotation...du moins pour le moment.
Ma classe est au rez de chaussée, petite, mais en bon état ; mis à part une porte défoncée car elle a été cambriolée 3 fois l'année dernière.
En attendant des réparations ( si, si, il faut bien y croire ) j'ai placée une armoire devant la porte en question.
Les collègues qui connaissent bien le règlement verront vite que cela n'est pas aux normes ( une seule issue en cas de danger), mais ici les dangers sont partout et rien n'est aux normes de sécurité ou d'hygiène.( 80 % des écoles).
Mardi 26 août : la rentrée
Cette année, nous avons tenté de faire rentrer dans l'école les parents et enfants par classe, mais personne n'écoutait notre pauvre directeur, donc nous avons fait comme les autres années ( façon foire de Rosnay).
Un grand B.... organisé où tous les parents viennent vous voir, car ils ne savent pas dans quelle classe se trouve leur enfant, ni même parfois leur niveau.
Comme les notions de noms et prénoms sont encore récentes à Mayotte, il y a encore des confusions ; ceci dit, j'ai trouvé que cela s'était mieux passé que l'an dernier.
En 45 minutes environ, mes élèves étaient tous en classe.
Mercredi 27 à Vendredi 29 : prise en main de la classe, rappel des règles ( DISCIPLINE)
Lundi 1er septembre : rentrée à 7 h 00, RAS
8 h00 : ça gronde...Des parents sont présents dans la cour et demandent au directeur que les enseignantes libèrent les élèves afin de bloquer l'école...
En cause les nouveaux rythmes scolaires, quasi impossibles à mettre en place à Mayotte du fait du manque de salles de classes ( exemple nous avons 13 salles pour 22 enseignants).
Le directeur s'affole, ne sait plus comment les contenir, des ados commencent à faire n'importe quoi ( taper sur des boites de conserves, lancer des cailloux sur les classes...). Il vient me demander si j'accepte de libérer mes élèves !!!
Bien sûr que non, ils sont sous notre responsabilité ; on refuse en expliquant ( le directeur traduit) qu'un blocage se fait AVANT l'ouverture des grilles et pas une fois que les enfants sont à l'intérieur...
Les parents attendent donc patiemment qu'il soit midi, et ils posent alors des chaines aux grilles.
ECOLE BLOQUEE, scène 1
Mardi 2 jusqu'au vendredi 5 : ECOLE BLOQUEE, scène 2
Lundi 8 septembre, reprise ''normale '' des cours , scène 3
Quand je dis normale, c'est un peu comique car pour débuter cette année scolaire, nous n'avons ni cahier, ni fichier, ni stylo, ni même un crayon de papier !!!
Chaque enseignant doit acheter le minimum utile sur ses propres deniers, en attendant des jours meilleurs.
La faute à qui ??? Mystère, passe à ton voisin : le directeur ? la mairie ? le fournisseur ? le container perdu dans l'Océan indien ?
Bref, ainsi va la vie dans les écoles de Mayotte, mais je précise qu'elles ne sont pas toutes logées à la même enseigne...
Malgré tout, mes élèves semblent plus éveillés, stimulés que l'an passé, et j'ai donc commencé le programme avec les moyens du bord.
Voici quelques photos de ma classe cette année ( j'ai repeint moi-même certains murs particulièrement crasseux durant les jours de blocage d'école)
Non, cette année mon carrelage n'est pas défoncé...
J'avais d'ailleurs anticipé en choisissant le rez de chaussée...
A bientôt pour des nouvelles de Majicavo Koropa 3 !!!
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Oui, les vacances des filles ont été sportives et culturelles, mais ce fut aussi avant tout...du pur plaisir.
Un exemple parmi d'autres : leur sortie en barque de pêcheurs, à la découverte de 3 îlots.
Départ en barque de pêcheur de bon matin (observez le look Miss Marple)
Pour découvrir le 1er îlot : l'îlot Bambo et ses baobabs, avec vue sur le mont Choungui
Après l'installation sur la plage
nous avons palmé le long des récifs,
puis nous étions ...EXTENUES
Puis quitter Bambo, pour s'approcher du fameux îlot de sable blanc
Etre au PARADIS, presque seuls au monde...
Cela mérite bien une photo de famille, puis une autre
Quitter ce paradis, pour gagner le 3 ème site de la journée, en y laissant quelques heureux Robinsons...
Accoster sur la 3 ème plage, pour manger le déjeuner préparé par les pêcheurs : mabawas ( poulet mariné grillé ), fruits à pain frits, bananes frites, sauce épicée...)
C'est qu' c'est bon ces petites choses !!!, nous dit Patou.
Digérer en amoureux ou préférer un petit plongeon
( La photo ne passe pas ...)
La fin de cette difficile ''journée 3 îlots'' se conclura par un pot au port de plaisance.
Sans alcool, la fête est plus folle....
Du moins, c'est ce qu'on dit ...
Car....
A Trévani, les vacancières trinquent à leur séjour :
A Sakouli, au resto ''Sous le vent'',
la vue apéro...
la délicieuse salade Mahi Mahi ( dorade à la tahitienne)
A Sakouli, au ''O'Lolo'' , snack et sa plage de sable noir
on s'installe sous un petit faré....
apéro !!!!
A la piscine Koropa
A la magnifique plage de N'Gouja sa mer aux différents bleus
un petit pique-nique
Des vacances réussies, c'est tout cela, comme cette soirée un peu arrosée ( non, c'est à cause de la chaleur du barbecue...) où l'appart s'est transformé en Dance Floor
Ou c'est aussi, tout simplement...CONTEMPLER
La beauté de Mayotte est partout, si on prend le temps d'observer...
Dans sa lagon, c'est incontestable..
Mais aussi dans ses forêts, sa brousse, ses villages, ses habitants, ses marchés, ses couleurs....
Alors AVIS AUX AMATEURS
Franck et moi, nous vous attendons...
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