• La misère amène la violence ...

    Notre petite vie bien tranquille a quelque peu été perturbée il y a 2 semaines de cela...

     

    En effet, c'est un banal match de foot qui a été le déclencheur d'une série de violences urbaines, comme on peut en voir dans les banlieues en métropole.

     

    Durant un match de foot entre Kawéni et Majicavo Koropa, l'arbitre aurait sanctionné une faute d' un carton jaune alors qu'un carton rouge était attendu : les spectateurs ont alors déclaré que le joueur allait ''le payer''...

    A la fin du match, c'est une bagarre générale d'une rare violence qui a éclaté, à coups de barres et de tchombos ( couteau utilisé par les agriculteurs mahorais).

    La nuit qui a suivi a vu se déclarer de nombreux faits de violence dans les 2 villages : voitures caillassées, bangas ( maisons de tôles) brûlés, poubelles détruites puis brûlées, barrages sur la route principale, affrontements avec la police...

    Dès le dimanche soir, un hélicoptère de la gendarmerie survolait notre quartier ( le mzungu land = pays des blancs).

     

    Le lundi matin, lorsque Franck m'a emmenée à mon école ( à Majicavo ) aucun enfant, aucun collégien, aucun bus scolaire...Village mort, qui se préparait aux affrontements pour se ''venger''.

    Mon inspecteur nous a demandé de rester dans l'école....Où nous étions au milieu des 2 camps...Grand moment de stress !

    Du côté du collège de Lucas ( à Kawéni= camp adverse), collège fermé par sécurité et peur des représailles.

    Dans la nuit, les affrontements se sont poursuivis, la police n'avait pas un effectif suffisant...

    Encore plusieurs bangas brûlés.

     

    Mardi matin, ordre de se rendre à l'école malgré tout...Très stressant, Franck me conduit jusqu'à la grille.

    A 10 h nous levons le camp, aucun enfant, des appels au rassemblement à la mosquée, la gendarmerie n'a personne pour venir nous encadrer...

    Lucas doit également partir du collège avant la fin des cours.

     

    Enfin, mardi soir, grâce à l'intervention des maires des 2 communes, et SURTOUT à celle d'un cadi ( homme religieux musulman) qui a lancé un appel à la paix, un pacte de ''sortie de conflit '' est signé entre les 2 villages.

    Mercredi, retour relatif à la normale, les enfants de ma classe sont un peu choqués par tout ce qu'ils ont vécu et vu, mais ils ont envie de tourner la page.

     

    Jeudi, journée NORMALE.

     

    Cette histoire de carton rouge était sûrement un prétexte pour se battre, évacuer ''la rage'' comme le disaient certains jeunes de Kawéni, touchés par le chômage comme nulle part ailleurs.

    Comme me disait une collègue, un chanteur local évoque le fait que : '' Quand les lions ont faim, ils partent chasser''...

     

    Souhaitons que des solutions durables soient apportées à la détresse de la  jeunesse mahoraise...


  • Commentaires

    1
    degueule carole
    Lundi 6 Octobre 2014 à 18:44

    tout n'est pas que beauté et volupté sur votre paradis, attention à vous

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